Dionysos @ Casino de Paris (Paris), le 20 Mars 2008
Ayant eu des invitations lors de l’apres midi de cette journée, et connaissant un peu le groupe , mais sans plus (je ne connais que 2 ou 3 titres), je pensais que cela serait intéressant de voir le groupe en live pour le découvrir (autrement que via les Victoires de la Musique il y a quelques années).

En première partie , Poney Express vient nous endormir littérallement avec son folk pop d’un ennui profond. Désolé mais j’ai trouvé cela extrèmement fade et sans intérêt. Bref l’idéal pour endormir un public … qui aurait certainement préféré autre chose en première partie.

On a du mal à s’en remettre .. mais heureusement le décor se met en place pour le second show de la soirée … et beau décor s’il en est car il est en relation avec le thème du dernier album.
Bref Dionysos entre sur scène d’une manière plutôt fracassante avec un morceau plutôt punk et le chanteur est déjà complètement énervé !!
Les 9 musiciens sur scène (les 5 habituels plus 4 autres intérimaires ;)) donneront un show assez exceptionnel ce soir.
Tout le monde est content d’être sur scène, et la vrai star de la soirée est bien sur Matthieu Malzin qui est une vraie boule de nerf .. sautant dans tous les sens constamment, parcourant la foule en slam , grimpant partout où il peut . C’est vraiment un enfant de 10 ans qui s’éclate sur scène, et j’adore cet état d’esprit. On sent qu’il aime ca et on constate qu’il ne veut pas lacher la scène , le groupe jouera environ 2H15 !!
Les morceaux du groupe sont vraiment variés , et plutôt intéressants dans l’ensemble. Meme le tubesque SONG FOR A JEDI passe bien l’épreuve du live..
A noter la foule en délire lorsqu’il scande ‘Ta gueule le chat’. Tout le monde a scandé instatanément cette phrase .. et en tant que non initié cela donne une sensation vraiment étrange … et super marrante d’ailleurs.
Le chanteur n’hésitera pas non plus à utiliser la foule en tant que grande chorale, et c’est un pur moment de plaisir que d’entendre ca …
Que d’émotions …
En invité surprise, on aura comme par hasard Olivia Ruiz qui vient taper le boeuf sur un morceau et qui reviendra pour le final. Moment sympa également.
Un excellent concert … j’ai vraiment apprécié , surtout que je considérais ce groupe comme un groupe banal à chansons à radio francais … et je me retrouve à apprécier pleinement un show … Exceptionnel !! Une surprise là où on ne s’y attend pas , cela fait toujours bien plaisir !!!


LA MECANIQUE DU COEŒUR

Mathias MALZIEU / DIONYSOS / Olivier DAVIAUD
D’après le roman de Mathis MALZIEU
Sur une musique de DIONYSOS
Arrangé par Olivier DAVIAUD

Par où commencer ? Comment dire ? On pourrait commencer tout simplement par : “Il était une fois… » Mais ensuite, ça se complique. Car en fait, il était plein de fois. D’abord, il était une fois une bande de copains dans le Sud de la France, qui montent un groupe de rock et l’appellent Dionysos. Mais il y eut aussi la fois d’avant, quand le futur chanteur du groupe, nommé Mathias Malzieu, rêvait de faire des films.

Trois poignées d’années plus tard, Dionysos est devenu quelque chose comme le meilleur groupe de rock en France. Ils enfilent les disques d’or, les tournées, les albums et les DVD live. Ils donnent tout sur scène. Ils aiment les rencontres, les défis et les voyages, des Etats-Unis à l’Islande. Ils créent un univers en expansion permanente. A chaque fois, ils gardent la foi, et chaque étape est comme une première fois.

Et avec Dionysos, il y a toujours une prochaine fois. “Ce n’est qu’un revoir », comme dit la chanson, une vieille chanson écossaise dans sa version originale. Et c’est en Ecosse, justement, à Edimbourg, que l’on retrouve Dionysos au début de La Mécanique du cœur. C’est Le Jour le plus froid du monde. Mais rassurez-vous, ça va vite se réchauffer. Ça pourrait même vous tenir chaud quelques hivers. Avec La Mécanique du cœur, il était deux fois : c’est un livre* et un disque. Le livre est le troisième de Mathias. Son deuxième roman (après un recueil de nouvelles), et une sorte de préquel du premier (qui s’appelait Maintenant qu’il fait tout le temps nuit sur toi). On y retrouve le héros Giant Jack, mais dans son enfance (car oui, même les géants ont été petits), avec une horloge qui fait “coucou » à la place du cœur. Et cette horloge, on va beaucoup l’entendre dans le disque La Mécanique du cœur, qui est la bande originale du livre.

La Mécanique du cœur est-il le nouvel album de Dionysos, d’après une histoire de Mathias ? Sans doute, puisque tout le groupe participe à l’aventure. L’album a même été enregistré à domicile, près de Valence, et produit par le groupe lui-même, avec l’aide d’Olivier Daviaud aux arrangements. Mais La Mécanique du cœur est encore un peu plus qu’un nouvel album de Dionysos : cette histoire se lit, elle s’écoute et quand on ferme les yeux en y croyant très fort, on pourrait presque la voir. Sur le disque, les personnages du roman sont incarnés par des voix invitées. Et quel casting : Emily Loizeau, Arthur H, Olivia Ruiz, Rossy de Palma, Grand Corps Malade, Jean Rochefort, Alain Bashung et, last but not least, Eric Cantona (dans l’ordre d’apparition à l’écran). Alors, disque-livre ou disque-film ? Les deux mon général. Grand voyage spatio-temporel qui nous emmène d’Edimbourg à l’Andalousie, en passant par La Nouvelle-Orleans. Belle machine à remonter le temps et le cours de la musique. Grâce aux arrangements d’Olivier Daviaud, metteur en sons du disque, Dionysos explore de nouveaux territoires musicaux, du vieux blues au hip-hop en passant par le rock tellurique.

Mécanique bien huilée, ce disque part dans tous les sens, mais il sait où il va. Super-production super réussie, mise en images par l’ami Joann Sfar, La Mécanique du cœur est sans doute l’album le plus ambitieux de Dionysos, encore une lune de décrochée pour un groupe habitué à slalomer entre les étoiles. Un disque qui renoue avec la magie du cinéma muet, l’esprit des inventeurs et des conteurs, l’émerveillement des premières fois. Comme on disait au tout début : il était une fois…

* LE LIVRE : Edimbourg, 1874. Jack naît le jour le plus froid du monde et son cœur en reste gelé. Mi-sorcière mi-chaman, la sage-femme qui le met au monde parvient à sauver le nourrisson en remplaçant le cœur défectueux par une horloge. Cette prothèse fonctionne et Jack vivra, à condition de se remonter le cœur chaque matin et d’éviter toute charge émotionnelle : pas de colère donc, et surtout, surtout, pas d’état amoureux.

Mais le regard de braise d’une petite chanteuse de rue mettra le cœur de fortune de notre héros à rude épreuve : prêt à tout pour la retrouver, Jack se lance tel Don Quichotte dans une quête amoureuse qui le mènera des lochs écossais jusqu’aux arcades de Grenade et lui fera connaître les délices de l’amour comme sa cruauté.

Conte désueto-moderne mâtiné de western-spaghetti, La Mécanique du cœur vibre d’une rugueuse force poétique où l’humour est toujours présent. Mathias Malzieu soumet aux grands enfants que nous sommes restés une réflexion très personnelle sur la passion amoureuse et le rejet de la différence. Un véritable Pinocchio des temps modernes, qui aurait fait un tour chez les Freaks de Todd Browning.